Lettre ouverte

Publié le par Laurinou

Maman,

je rédige cette lettre de manière fictive, c'est vrai, car je décline tout véritable face à face avec toi. Toi et moi sommes deux êtres parfaitement opposés (hormis le fait que durant neuf mois nous ne faisions qu'un). Nous ne partageons aucun moment de tendresse, nous sommes comme étrangères l'une envers l'autre et cela depuis bon nombre d'années. Je n'ai donc pas reçu l'affection dont j'avais besoin, tout cela me manque encore d'ailleurs.

Cette affection, je comprends aujourd'hui que tu ne me la donneras jamais.Et s'il te vient un matin à l'esprit que tu n'as pas été assez présente pour tes enfants, que tu as mal agi, si tu décides de te ressaisir, de nous embrasser et de nous caliner, sache, oui sache que de mon côté, il sera trop tard. Je me suis habituée à cette vie.Cet affect qui nous a fait défaut, je le chercherai et le trouverai dans l'homme que j'aimerai et qui, croisons les doigts, m'aimera en retour.

Actuellement, ce qui me préoccupe, ce n'est pas de savoir si tu te transformeras en mère modèle ou en mère compréhensive, mais je m'inquiète du lien , aussi minuscule soit-il, qui existait entre nous.Il y a quelques temps, malgré nos récurrentes disputes, nous étions parvenues à le converser quelquefois. Mais à présent, je n'ai plus la moindre envie de t'adresser la parole. Te dire bonjour est devenue une "épreuve obligée", je n'y prends plus aucun plaisir. Lorsque tu t'approches de moi, je me crispe, comme si ta compagnie m'irritait. Lorsque tu me complimentes, je ne te crois plus. Lorsque je te regarde, j'ai souvent honte. Pas toujours, je l'admets mais de plus en plus parce que je ne conçois pas que tu te laisses aller comme tu le fais.

Jamais un mot gentil de ta part, ton agressivité a pris le dessus. Tu n'as jamais su, tout comme papa, afficher tes sentiments et de ce fait, j'ai agi de la même façon envers vous. Aucun mot agréable à votre égard, aucun regard compatissant. Rien, plus rien. Juste cet éternel silence qui persiste entre nous.

Alors maman, écoute, je ne te déteste pas, je n'éprouve aucune haine envers toi, c'est un sentiment que je réfute, nous ne nous comprenons pas, voilà tout! Je le regrette un peu mais je ne suis pas rancunière. C'est pourquoi, je mets de côté ce passé désastreux et même ce passé récent, pour te dire que tu es et resteras pour moi, ma seule et  unique mère; et, s'il est vrai qu'il m'est impossible de te le dire et de te le démontrer, rien ne m'empêche de te l'écrire:

Je t'aime maman.

 

Publié dans Pour toi

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D
Bonjour,<br /> Votre cri silencieux est poignant,on y réalise que des adultes géniteurs ne respectent même pas leur enfant. Monstrueux! Quel égoïsme!<br /> Trois fois Papa, cinq fois Grand-père,j'ai pratiqué les mathématiques : <br /> je+elle=2 (mais pas longtemps)<br /> je + elle = douze ( après 43 ans )<br /> Il n'importe, en amour, en respect:<br /> 1/12 = 1<br /> UNE plus UN ,si c'est pour faire <br /> du nombre: c'est absurde, <br /> UNE plus UN , formidable <br /> si c'est pour créer de la richesse <br /> ( unité monétaire:le bisou)<br /> Allez, à vous relire.<br /> P.S. Lisez Souvenir<br />
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